Paracha Vayelekh Chouva

 

Ce Chabat, nous lisons Paracha Vayelekh (la première des trois dernières parachiot de la Torah), lue entre la fête de Roch Hachana et Yom Kippour.

Nous venons de passer la fête de Roch Hachana et dans quelques jours nous jeûnerons avec tout le peuple d’Israël, pour la fête de Yom Kippour.

Dans la pensée juive, Yom Kippour est le jour le plus effrayant, et le plus kadoch (saint) des fêtes de l’année, communément appelé le jour du grand pardon.

 

Yom Kippour nous donne l’occasion de réfléchir sur l’année passée, de faire Téchouva (repentance) de nos péchés et de recommencer en faisant table rase.

Selon la tradition juive, l’histoire de Vayelekh aurait eu lieu le dernier jour de la vie de Moché. 

La tradition vient de la déclaration de Moché au début de la Paracha :

 

Leur disant: « J’ai cent vingt ans aujourd’hui, je ne peux plus vous servir de guide ; d’ailleurs, l’Éternel m’a dit : « Tu ne traverseras pas ce Jourdain ».

Deutéronome 31:2

 

Rachi (Rabbi Shlomo Its’haqi) : Je suis âgé aujourd’hui, aujourd’hui sont accomplis mes jours et mes années. En ce jour-ci je suis né, et en ce jour-ci je mourrai (Sota 12b).

 

Dans cette paracha, nous lisons que le rôle de dirigeant du peuple d’Israël a été officiellement transféré à Yéhochoua (Josué).

Vayelekh s’achève avec la prédiction que le peuple d’Israël se détournera de son alliance avec Hachem. 

Alors, Il cachera Sa face et tous les maux et malédictions décrits dans les parachiot précédentes se produiront. 

Mais une promesse est faite aussi : les mots de la Torah « ne seront pas oubliés de la bouche de sa descendance ».

 

La Torah

 

La Torah n’est pas dans les cieux, ni au-delà de la mer. 

Elle doit être proche de chacun de nous, afin que nous, croyants en Yéchoua, juifs et non juifs, nous nous souvenions toujours d’Hachem et de notre histoire en tant que peuple et en tant que nation.

 

On a l’habitude d’aborder la Torah dans le domaine privé, personnel, mais la Torah a été donnée au peuple d’Israël pour devenir une nation sur sa terre.  

La Torah est privée, mais en même temps elle est aussi nationale. 

 

La Torah relie le peuple d’Israël au D.ieu d’Israël.

Elle  parle au peuple de son passé et le met en garde sur son avenir. 

Cette Torah a été confiée aux maîtres d’Israël.

 

Moché mit par écrit cette doctrine et la confia aux pontifes, descendants de Lévi, chargés de porter l’arche d’alliance d’Hachem, et à tous les anciens d’Israël. 

Deutéronome 31:9 

 

La grande prophétie de Moché

 

Hachem ordonne à Moché d’écrire un cantique.

Après l’avoir écrit, il rassemble tous les enfants d’Israël pour qu’ils l’entendent.

Ce poème est à la fois une prophétie et un rappel de ce qui se passera dans le futur. 

Ce cantique sera lu dans la prochaine paracha.

La prophétie ne s’accomplit que si nous gardons les paroles écrites par Moché dans la Torah.

 

Les paroles d’avertissements sont prononcées à plusieurs reprises par Moché dont l’intention première est d’empêcher le peuple d’Israël de pêcher. 

Moché rassemble toutes les tribus et leur donne la Torah, le témoignage et le cantique.

Il espère ainsi que ces avertissements écrits empêchent le peuple d’Israël de pécher, dans le présent et dans l’avenir.

 

Moché savait ce qui arriverait ; il l’avait reçu dans une prophétie. 

 

Ses efforts, ses prédictions et ses remontrances n’ont pas empêchés le peuple de tomber.

Les Israélites se sont corrompus et se sont éloignés d’Hachem et de Ses commandements.

 

Car je sais qu’après ma mort vous irez dégénérant, et que vous dévierez du chemin que je vous ai prescrit; mais il vous arrivera malheur dans la suite des temps, pour avoir fait ce qui déplaît au Seigneur, pour l’avoir offensé par l’œuvre de vos mains ! »

Deutéronome 31:29 

 

Moché était également conscient que ce n’était pas la fin de l’histoire, qu’Hachem n’abandonnerait pas le peuple d’Israël.

Après les périodes de punition, de rébellion, de galout (exil), Hachem finira par rassembler son peuple et le ramènera sur la Terre de la promesse.

 

Serons-nous prêts à garder l’alliance entre Hachem et la nation d’Israël, ou allons-nous suivre nos propres voix ?

Allons-nous aussi décider d’abandonner la Torah ? 

 

Comme il est écrit dans la paracha de la semaine dernière :

 

Que personne, après avoir entendu les paroles de cette alliance contractée avec serment, ne se glorifie dans son coeur et ne dise: J’aurai la paix, quand même je suivrai les penchants de mon coeur, et que j’ajouterai l’ivresse à la soif.

Deutéronome 29:19 

 

Identité nationale

 

Aujourd’hui, nous entendons souvent dire que la Torah n’est plus nécessaire…Ce n’est pas ce qu’Hachem veut vraiment ! 

 

Certains pensent qu’ Hachem veut seulement nos cœurs, notre foi et notre adoration. Ils ont raison !

En tant que croyants, nous  savons que l’essence de la Torah est d’aimer Hachem et notre prochain.

Pour y arriver, le mode d’emploi est l’application des Mitsvot.

 

L’application des mitsvot concerne l’individu, pas le plan Nationnal.

Israël doit préserver son identité nationale, transmettre son histoire aux générations suivantes, relier le peuple à son héritage (comme la sortie d’Egypte), apprendre des patriarches, et connaître les promesses faites aux ancêtres.

 

Ce que j’essaie de dire, c’est que lorsque j’accomplis la mitsva de la soukka, du chofar, ou des fêtes de l’Eternel, non seulement je me connecte à Hachem, mais en plus j’accomplis une autre mitsva, celle d’éduquer la prochaine génération, de la connecter au reste de la nation et à la mémoire collective du peuple d’Israël.

 

La Torah est conçue pour que les gens vivent à un certain niveau de moralité et de conduite envers ceux qui nous entourent :

la Torah est pour la communauté dans son ensemble.

 

Pourquoi observons-nous Yom Kippour ?

 

La  longue et douloureuse histoire d’Israël nous enseigne que ceux qui ont quitté la Torah et sa tradition ont abandonné leur identité et se sont assimilés, coupant leur lien avec le peuple d’Israël et avec son avenir. 

C’est une des raisons pour laquelle nous jeûnons à Yom Kippour.

 

J’ai une foi totale dans l’expiation des péchés par le sang de Yéchoua le Machia’h,

qui m’a pardonné et a purifié ma vie de la meilleure et la plus parfaite manière.

Les croyants doivent faire téchouva (repentance) et réparer quotidiennement leurs fautes et leurs manquements.

 

Nous jeûnons à Yom Kippour pour notre vie, pour le peuple et la nation. C’est un service (avoda).

Nous avons tous des familles, des amis, des voisins. Il est de notre devoir de les relier à la nation d’Israël. 

 

Que nous soyons juifs de naissance, convertis, ou croyants des nations greffées sur Israël,

nous avons le devoir de  participer à la journée nationale de jeûne et de prière (du 4 au soir au 5 octobre au soir).

 

Ensemble, nous implorons Hachem de se souvenir de son peuple, d’avoir compassion de nous, de se souvenir des promesses faites aux pères, et de nous donner une autre occasion de nous corriger en vivant d’une manière qui Lui plaise.

 

Nous pensons parfois que demander pardon est une affaire personnelle. 

Chacun est censé réfléchir dans son fort intérieur sur les erreurs qu’il a commises, pour pouvoir s’en repentir par la suite. 

Nous ne sommes pas censés déballer publiquement nos problèmes et nos péchés personnels.

 

Même si cela se fait généralement de cette façon à Yom Kippour : demander pardon aux autres devient un effort collectif. 

Cependant, je pense que c’est plus profond que cela. 

 

En ce jour, nous parlons de nos faiblesses, nous partageons nos échecs au niveau de la nation, de la communauté. 

Nous ne le faisons pas simplement au niveau individuel… La congrégation messianique, une communauté croyante et solidaire porte également cette repentance devant Hachem.

Ensemble, nous rassemblons nos forces pour nous lever et changer nos vies, dans l’amour fraternel, ce que notre connexion à Yéchoua nous appelle à faire.

 

Yom Kippour nous offre une seconde chance

 

Quelle grande humilité peut être trouvée dans la capacité de reconnaître nos erreurs,

de se repentir, de réexaminer nos vies et nos décisions, et de marcher en nouveauté de vie ! 

Hachem nous donne la possibilité de faire téchouva de nos mauvaises décisions et de nos erreurs.

 

Ce qui s’est passé est derrière. 

Avec la repentance les choses sont nouvelles.

Si nous le voulons vraiment, nous pouvons tout recommencer. 

 

La téchouva est l’essence de Yom Kippour, la fête la plus kadoch (sainte) et la plus importante de l’année.

En ce jour, nous arrêtons le temps et la course de la vie pour réfléchir à nos actions et examiner notre chemin.

Sommes-nous sur la bonne voie ? 

Vivons-nous conformément à la manière dont nous croyons ?

 

L’idée d’expiation pour le péché est au centre de Yom Kippour :

 

Car en ce jour, on fera propitiation sur vous afin de vous purifier ; vous serez purs de tous vos péchés devant Hachem.

Lévitique 16:30

 

Pourquoi nous devrions demander pardon aux autres?

 

Il y a ici un problème qui doit être résolu :

Selon la tradition juive, Yom Kippour expie les péchés commis envers Hachem, et non les péchés commis envers notre prochain. 

En d’autres termes, il est impossible de se présenter à Yom Kippour devant Hachem pour lui demander de nous pardonner nos péchés envers notre prochain. 

Il faut aller voir la personne,  lui demander pardon et réparer.

 

« Yom Kippour expie les transgressions entre une personne et Hachem, mais pour une transgression contre son prochain, Yom Kippour ne peut pas expier, jusqu’à ce qu’il apaise son prochain. »

Michna Yoma 8:9

 

C’est exactement l’enseignement de Yéchoua : il nous ordonne de nous réconcilier d’abord avec notre prochain, et ensuite seulement de venir nous tenir devant Hachem.

 

Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, 24 laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande.

Matthieu 5:23-24

 

Cet enseignement est primordial.

 

Avant de venir à Yom Kippour, ou à n’importe quelle sainte convocation, avant de venir à l’assemblée pour louer Hachem, nous devons purifier notre conscience et demander pardon à ceux que nous avons blessés, un membre de notre famille, un ami ou un croyant.

 

Nous devons rechercher à tout prix le pardon des autres, car Hachem se comportera avec nous comme on se comporte avec les autres.

Nous serons mesurés avec la même mesure que celle dont nous nous servons.

 

Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés 

Matthieu 6:12

 

Avoir une conscience pure implique cette action.

Puissions-nous tous avoir un jeûne productif !

 

 

Kol Touv.