Paracha Vayigach

Paracha vayigach

 

 

Ce passage (suite de la paracha Mikets) détaille la réconciliation entre Yossef et Yéhouda.

Cette scène est l’une des plus dramatiques de la Bible, hormis la crucifixion de Yéchoua à Yérouchalaïm au mont Golgotha. 

 

L’histoire se déroule dans la demeure somptueuse de Yossef, deuxième personnage d’Egypte après Pharaon.

Il est riche, puissant, dispose de nombreux serviteurs ainsi que de la garde d’élite (de Pharaon) chargée de veiller sur la sécurité de sa famille.

Yéhouda vient le supplier de faire sortir de prison Benyamin, et propose une substitution.

Il est prêt à se sacrifier pour son jeune frère en prenant sa place afin de préserver la santé de Yacov.

 

Yéouda dit :

 

Nous répondîmes à mon seigneur : « Nous avons un père âgé et un jeune frère enfant de sa vieillesse : son frère est mort et lui, resté seul des enfants de sa mère, son père le chérit. » 21 Tu dis alors à tes serviteurs : « Amenez-le moi, que je l’examine. » 22 Et nous répondîmes à mon seigneur: « Le jeune homme ne saurait quitter son père; s’il quittait son père, il en mourrait. » 23 Mais tu dis à tes serviteurs : « Si votre jeune frère ne vous accompagne, ne reparaissez point devant moi. »

Genèse 44: 20-23

 

On ne sait à priori pourquoi Yossef  demande à ses serviteurs de cacher le calice d’argent dans le sac de Benyamin. 

Est-ce pour garder Benyamin prés de lui ? 

Est-ce pour tester l’attitude de Yéhouda envers leur jeune frère Benyamin ?

Les intentions de Yossef ne sont pas claires. Assurément la situation est très stressante pour les frères. 

 

Yéhouda se lève et se porte volontaire pour prendre la place de Benyamin…

ce même Yéhouda qui proposait aux frères de vendre Yossef aux marchands madianites quelques 22 années en arrière. 

La tradition juive interprète cet acte de Yéhouda comme un acte de Téchouva (repentance),

montrant un changement d’attitude, un début de réparation de sa faute passée.

 

Yéhouda n’est pas le premier-né de Yakov. 

Réouven, premier-né, pourrait prendre l’initiative, en tant qu’aîné et protecteur de sa fratrie, de s’offrir en remplacement de Benjamin…

Mais c’est Yéhouda qui prend cette responsabilité, car il représente la Mal’hout (la royauté).

 

Après avoir entendu parler de Yakov, et comprenant que son père n’a jamais cessé de le pleurer, Yossef dit :

 

Yossef ne put se contenir, malgré tous ceux qui l’entouraient. Il s’écria : « Faites sortir tout le monde d’ici! » Et nul homme ne fut présent lorsque Yossef se fit connaître à ses frères. 2 II éleva la voix en pleurant. Les Égyptiens l’entendirent, la maison de Pharaon l’entendit, 3 et il dit à ses frères : « Je suis Yossef ; mon père vit-il encore ? » Mais ses frères ne purent lui répondre, car il les avait frappés de stupeur. 4 Yossef dit à ses frères : « Approchez-vous de moi, je vous prie. » Et ils s’approchèrent. II reprit : « Je suis Yossef, votre frère que vous avez vendu pour l’Égypte. 5 Et maintenant, ne vous affligez point, ne soyez pas irrités contre vous-mêmes de m’avoir vendu pour ce pays ; car c’est pour le salut que le Seigneur m’y a envoyé avant vous. 6 En effet, voici deux années que la famine règne au sein de la contrée et durant cinq années encore, il n’y aura ni culture ni moisson. 7 Le Seigneur m’a envoyé avant vous pour vous préparer une ressource dans ce pays et pour vous sauver la vie par une conservation merveilleuse. 8 Non, ce n’est pas vous qui m’avez fait venir ici, c’est D.ieu ; et il m’a fait devenir le père de Pharaon, le maître de toute sa maison et l’arbitre de tout le pays d’Égypte. 9 Hâtez-vous, retournez chez mon père et dites lui : ‘Ainsi parle ton fils Yossef : D.ieu m’a fait le maître de toute l’Égypte ; viens auprès de moi, ne tarde point! 

Genèse 45: 1–9

 

Remarquons que Yossef  demande à tous ses serviteurs et aux gardes égyptiens de quitter la pièce.

Il veut être seul avec ses frères, Yossef pleure.

Il ne veut pas que ses serviteurs le voient dans cet état et désire que ce moment de dévoilement,

cet instant de vérité où il s’identifie demeure « dans la famille ». 

Yossef ne veut pas partager cet instant dramatique avec les serviteurs égyptiens. 

Nous pouvons faire un parallèle de l’histoire de la réconciliation de Yossef et de ses frères avec la réconciliation de Yéchoua et du peuple juif.

 

Certains pourraient ne pas aimer cela,

mais je pense que la meilleure chose qui puisse arriver à Israël et le moyen le plus rapide pour que la nation juive croit,

est de rendre Yéchoua et le livre de la Brit H’adacha (nouvelle alliance) au peuple juif, non de le laisser dans la tradition chrétienne.

À la fois historiquement et bibliquement, Yéchoua le Machia’h doit rester dans la tradition d’Israël.

 

Cette scène entre Yossef et ses frères est un modèle. Yossef a longtemps été un prototype du Machia’h (Messie). 

Dans le judaïsme, il y a deux messies : le fils de David et le fils de Yossef. 

 

– Le Messie fils de Yossef est le Machia’h-souffrant qui meurt pour délivrer les humains de leur mauvais penchant

et pour leur pardonner leurs péchés.

– Le Machia’h fils de David est le Machia’h-victorieux qui viendra régner sur Israël en tant que Roi.

 

Le machia’h ben Yossef est le prototype de la première venue de Yéchoua. 

Il a été rejeté par ses propres frères pour devenir leur sauveur. 

Yossef a été vendu par ses frères qui voulaient le tuer. Il est devenu grand parmi les gentils en Égypte qui l’ont accepté et reconnu.

Il devient le sauveur de l’Égypte entière.  

 

Il en est de même pour Yéchoua avec les nations.

Le machia’h ben Yossef a une apparence d’égyptien, ce qui est problématique pour la réconciliation avec ses frères.

Pour que cette réconciliation soit effective, il faut résoudre les problèmes dont certains éléments sont cruciaux.

Entre autres, Yéchoua ressemble aux yeux de ses frères à un égyptien.

Il faut donc que Yéchoua et la bible entière (ancienne et nouvelle alliance) retournent dans la tradition d’Israël.

Il faut aussi prendre en considération les serviteurs du machia’h ben Yossef et ses deux fils Ephraïm et Ménaché

(qui ressemblent eux aussi à des égyptiens).

 

Gardons à l’esprit que la Nouvelle alliance n’ordonne pas aux nations d’évangéliser la nation Juive, encore moins à la mode chrétienne.

La situation est complexe et va se décanter vers l’approche de la délivrance finale.

Cette analyse pour notre époque est déduite de l’histoire de la réconciliation entre Yossef et Yéhouda, le représentant de ses frères.

 

Je sais que cette idée est novatrice pour certains frères venus de la Chrétienté et qu’elle peut même faire peur…

Les frères de Yossef aussi ont eu peur en apprenant qui était Yossef…

Yossef les apaise, leur explique que leur mauvaise action a été utilisée par D.ieu pour le bien, pour les délivrer de la famine.

C’est ce qui va se passer pour Israël.

 

Maintenant, beaucoup de Juifs pensent que Yéchoua est la cause de tous leurs problèmes, mais le jour J,

tout Israël saura et comprendra que Yéchoua est son Sauveur et Seigneur et par extension le sauveur du monde entier. 

 

Comme l’a dit l’apôtre Paul :

 

Je dis donc: Est-ce pour tomber qu’ils ont bronché ? Loin de là ! Mais, par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens, afin qu’ils fussent excités à la jalousie. 12 Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous.

Romains 11:11-12

 

 

Kol Touv.