Paracha Mikets

7 leçons extraites de l’histoire de Yossef

 

 

Nous célébrons la fête de H’anouka, dans la joie et les retrouvailles familiales,

pour manger de bons beignets et se remémorer le miracle de la lumière de H’anouka.

H’anouka nous parle aussi de la victoire militaire faite sur Antiochus IV des Séleucides,

qui représente symboliquement la victoire de la lumière juive sur la lumière grec.

 

Notre paracha de cette semaine Mikets est l’élévation de Yossef en tant que lumière pour son peuple. 

La vie de Yossef est un sujet d’inspiration pour les auteurs. 

Romans, films, pièces de théâtre et opéra ont été écrits sur ce personnage.

Le thème, principalement développé, concerne le passage  « des haillons à la richesse » ou « de la richesse aux haillons ».

Yossef se retrouve dans une situation puis évolue dans l’opposé de cette situation. 

 

En tant que fils préféré de son père, il parade dans le manteau de plusieurs couleurs offert par Yakov.

Yossef est jeune et particulièrement aimé par son père, mais haï par ses frères, puis vendu comme esclave à Potiphar, l’un des serviteurs de Pharaon.

Il passe d’une situation de fils de  riche à une situation d’esclave.

Et il fait un excellent travail dans cette maison. Il est promu gérant de toute la maison de Potiphar.

La femme de Potiphar essaie de séduire Yossef. Il résiste. 

Elle essaie de le piéger. Il fuit. Elle attrape son manteau et elle l’accuse d’avoir abusé d’elle. 

Après cette fausse accusation, Yossef se retrouve en prison.

 

La paracha Mikets commence ainsi :

 

Après un intervalle de deux années, Pharaon eut un songe, où il se voyait debout au bord du fleuve.

Genèse 41:1 

 

C’est à partir de cet évènement que Yossef va commencer à être élevé.

Mais notre paracha ne parle pas que de cela.

La traduction de « Après un intervalle » peut prendre un autre sens en Hébreu.

 

Le texte dit :  וַיְהִי מִקֵּץ vayéhi mikets, le terme וַיְהִי vayéhi se traduit par « et il fut », dans la Torah vayéhi exprime toujours une souffrance. 

Mikets  מִקֵּץ, signifie « à la fin ». Le mot hébraïque pour קֵּץ kèts (fin) employé ici signifie en réalité « extrémité ». 

Extrémité fait allusion aux extrémités de l’échelle morale.

L’extrémité inférieure de l’échelle morale (le mal) et 

l’extrémité supérieure de cette échelle (le bien).

 

De la même façon que les deux « extrémités » de tout processus se trouvent à son commencement et à sa fin,

le mot mikets fait allusion non seulement à la fin de l’exil, qu’il s’agisse de celui de Yossef en prison ou notre exil présent personnel ou collectif,

mais aussi à la façon dont cette situation elle-même devient le début de la Rédemption.

 

Donc une situation mauvaise a toujours un commencement et une fin.

Cette fin est le début d’une bonne situation de rédemption et connaitra une fin bien entendu .

Tout commence toujours par les ténèbres et fini par la lumière « il fut un soir, il fut un matin ».

 

L’histoire de Yossef est une leçon classique pour tout être humain et pour tous les temps.

Yossef commence par le haut : il est aimé de son père. 

Oublions Yossef et mettons-nous à sa place.

Vous êtes choyé par votre père ! Vous avez reçu le meilleur de ce que votre famille peut offrir !
Vous ne vous souciez pas de ceux qui vous entourent. Vous voyez tout de votre point de vue personnel ! Quel monde merveilleux !

Tu vis dans la maison de ton père ! Et vous avez oublié qu’il y a d’autres personnes vivant avec vous dans la même maison… 

Vous rapportez à votre père les agissements de vos frères et vous avez le manteau de plusieurs couleurs qu’il vous a donné.

 

Tout cela engendre de la jalousie.

De surcroît, vous piquez vos frères avec vos visions de grandeur : « Je serai le Soleil et vous mes frères danserez autour de moi ».

Vous oubliez que vous n’êtes qu’un acteur ayant le rôle principal dans le spectacle.

Vos frères et parents ne sont d’ailleurs que des acteurs d’un même spectacle !

 

L’essence de cette histoire biblique est la suivante : toutes les forces qu’Hachem utilisent nous dépassent.

Les événements utilisés pour descendre ou élever Yossef, ceux qui animent l’histoire et notre propre histoire, les aléas qui forgent les empires comme ceux de l’Egypte et de Rome… toutes les forces du monde d’ Hachem nous dépassent. 

 

Nous ne sommes pas impuissants ! Nous ne sommes pas des robots ! Nous avons le libre arbitre de décider de notre propre destin,

mais au-delà de notre propre destin, il y a le destin du monde d’Hachem.

 

Le libre arbitre se situe au niveau personnel.

Il n’y a pas de libre arbitre au niveau du plan d’Hachem.

C’est Hachem qui contrôle l’univers et le monde va là ou Il le veut.

 

Même si nous n’aimons pas qu’il y ait « quelqu’un » qui contrôle notre planète et notre système solaire !

Je m’excuse, je ne peux rien faire à ce sujet, et vous non plus. Ni le président, ni le premier ministre, ni aucun des gouvernements de chaque nation et peuple sur la surface de cette terre.

 

La meilleure partie de l’histoire de Joseph est la fin de son histoire : c’est la partie la plus importante ! 

Il fait la paix avec ses frères. Il y a réconciliation et restauration des relations. La famille est réunie.

Pendant près de 200 ans, la famille profitera de la richesse de l’Egypte et de la provision abondante du Seigneur dans le pays de Goshen !

 

Permettez-moi de continuer et de zoomer à une résolution plus élevée pour examiner l’histoire de Yossef.

Dès sa naissance, Yossef est spécial. Il est né de la femme de Yakov, Ra’hel, qui n’a pas pu avoir d’enfant pendant longtemps.

Enfin, Rachel a un fils, Yossef ! C’est le fils que Ra’hel attendait ! Il est le fils que Yakov avait souhaité.

Yakov avait toujours voulu avoir un fils de sa femme bien-aimée, celle pour laquelle il avait travaillé 14 ans

et avec qui il avait été marié pendant plus de 20 ans avant la naissance de Yossef.

Léa, la sœur aînée de Ra’hel a eu sept enfants avant que Ra’hel n’ait Yossef.

 

Il n’est pas étonnant que Yakov considérait Joseph comme spécial.

Ce grand avantage, l’amour spécial que Yakov avait pour Yossef, est devenu le plus grand défi de Yossef. Ce qui a ajouté au défi de Yossef était la place spéciale et la destinée qu’ Hachem avait pour lui.

C’est Hachem qui a donné à Yossef ses visions de grandeur sur ses frères et même sur son père et sa mère.

Cette position extraordinaire dans le grand projet de rédemption d’Israël et du monde a été confiée à un très jeune homme,

qui a été choyé par son père et favorisé par rapport à ses 10 autres frères. 

 

Voici une leçon pour chacun de nous !  Après la pluie vient le beau temps et après le beau temps vient la pluie et ainsi de suite !  

Chaque bénédiction du Seigneur porte son lot de responsabilités et de défis, de tests et d’examens,

histoire de  tester nos capacités à utiliser avec justice et droiture les dons et talents qu’ Hachem nous donne. 

Pour certaines personnes qui sont extrêmement bénies et qui ne veulent pas,

ou n’ont pas choisi d’exercer correctement les dons et l’appel d’Hachem, les bénédictions se transforment en inconvénients.

 

La prochaine leçon importante à tirer de l’histoire de Yossef est celle-ci : 

 

Apprenez à apprécier et à toujours savoir comment transformer des citrons en limonade ! 

Dans toutes les circonstances de la vie, au fond du puit dans lequel vos frères vous ont déposé, comme esclave dans la maison de Potiphar, souvenez-vous de qui vous êtes et gardez les hautes valeurs morales.

Même dans le palais du grand Pharaon, quand tu passes de la prison au palais, des haillons à la richesse,

n’oublie pas qui tu es et sous quelle autorité tu dois fonctionner. 

 

La grandeur de Yossef était exactement cette qualité. Il n’a jamais oublié qui il était et ce qu’Hachem lui avait promis.

Nous avons tous des promesses d’Hachem ! Il n’y a pas d’obligation d’obtenir dans un rêve ou une vision directement d’Hachem,

mais nous avons les promesses qu’ Hachem a données à ses enfants, les rachetés de Yéchoua, vous et moi, de Genèse à Apocalypse.

 

Si nous prenons les promesses d’Hachem au sérieux et mettons notre foi, notre espoir et notre énergie pour nous les approprier, nos vies seront très remplies.

 

Si nous acceptons l’accomplissement des promesses d’Hachem dans nos propres vies, avec notre foi,

avec espérance en l’amour du Seigneur Yéchoua, si nous nous mettons sans égard au travail, à l’endroit où nous vivons,

nous aussi verrons l’histoire de Yossef se dérouler dans nos propres vies.

 

La dernière leçon que nous devons tirer de l’histoire de Yossef .

 

En même temps que nous expérimentons la grâce d’Hachem dans nos vies, avec nos talents, nous devons nous souvenir de nos objectifs, rester humbles et toujours placer le Seigneur en premier dans nos vies.

N’oubliez jamais qui vous êtes, d’où vous venez, qui est votre autorité ultime et quel est votre but ultime dans la vie.

 

Si je devais résumer ce que j’ai appris de l’histoire de Yossef, ce serait :

 

1. Faites toujours confiance à Hachem et à sa Parole plus que vous ne faites confiance à vous-même et à vos propres frères et sœurs !

 

2. Acceptez votre bonne fortune aujourd’hui et faites de votre mieux pour en profiter, car demain cela pourrait changer.

Rien n’est certain dans ce monde, sauf les promesses d’Hachem ! L’histoire d’Israël en est la plus grande preuve.

 

3. Dansez sur la musique qui se joue ! Suivez le chef d’orchestre lorsque la musique joue et n’essayez pas de jouer sur votre propre air.

Vous n’êtes qu’un des musiciens ; vous avez la musique devant vous, alors apprenez à suivre les notes.

Si vous êtes danseur, apprenez à danser avec la musique !

N’oubliez pas que la musique peut changer au passage de la baguette du chef d’orchestre.

 

4. Pardonnez et n’en voulez pas à vos frères même s’ils agissent comme des cochons et vous font du mal !

Ne dites jamais que vous ne pardonnerez jamais à vos ennemis ni dans votre famille ni a ceux de l’extérieur.

Cherchez toujours la paix avec tout le monde. Si vous vous retrouvez en guerre, combattez toujours pour gagner !

 

5. Être dans son droit est la source de votre force !

Yossef, même lorsqu’il gisait dans une prison égyptienne sombre et humide, n’a jamais utilisé sa souffrance comme excuse pour faire du mal aux autres.

Il cherchait toujours des occasions de faire le bien, même lorsqu’il était en prison !

 

6. Le Seigneur justifiera toujours ses serviteurs. La roue tourne et ne s’arrête jamais !

Ceux qui sont en haut aujourd’hui pourraient être en bas demain.

Pour cette raison, faites le bien aujourd’hui, soyez généreux, humbles, gracieux et fidèles aujourd’hui, afin que demain vous ne manquiez pas de la présence d’êtres humains attentionnés envers vous.

La droiture morale de Youssef fut payante en prison. Il fut un serviteur fidèle envers Hachem et envers son prochain :

le boulanger, le majordome de Pharaon, ses autres codétenus appréciaient Yossef si bien qu’ils se souvînrent de sa bonté.

 

7. Ne faites pas votre lessive familiale devant des inconnus, surtout pas devant des étrangers égyptiens !

 

Le Seigneur est toujours le même et Ses actions dans le monde ne changent jamais ! Il soulève et abaisse !

Il donne la vie et la prend ! Il récompense les fidèles et punit les infidèles.

Ses récompenses sont éternelles et ses bénédictions, punitions et épreuves dans cette vie sont toujours temporaires.

Soyons des imitateurs de Yossef et retenons toutes les leçons qu’il a retenues.

 

 

Kol touv.