Paracha Choftim

Un prophète comme Moché

 

 

La prophétie messianique la plus explicite trouvée dans la Torah se produit dans la paracha p de cette semaine.

 

Deutéronome 18 v 15 C’est un prophète sorti de tes rangs, un de tes frères comme moi, que Hachem, ton D.ieu, suscitera en ta faveur:

c’est lui que vous devez écouter !

 

La prophétie concernant un prophète comme Moché a fortement influencée l’attente juive du Machia’h. 

Ce Prophète semblable à Moché est considéré comme le Machia’h.

Pour cette raison, nous constatons que beaucoup dans la littérature juive présente le Machia’h sur le modèle de Moché.

La vie et le ministère de Moché servent de prototype messianique, une image que le Machia’h est censé refléter. 

 

Le Midrash fait souvent référence à Moché comme le Premier Rédempteur et au Machia’h comme l’Ultime Rédempteur. 

En tant que prophète, la vie et l’œuvre du Machia’h doivent nous renvoyer au modèle que sont la vie et l’oeuvre de Moché. 

 

Yéchoua en tant que Machia’h répond-il à ce critère ? 

Yéchoua répond-il à ces attentes ? 

Est-il un prophète comme Moché ?

 

Parlons de leur naissance. 

 

L’histoire de Moché établit le modèle de l’œuvre du Machia’h. 

Le judaïsme croit que Moché est une préfiguration du Machia’h.

L’Ultime Rédempteur d’Israël doit être comme son Premier Rédempteur.

 

Il existe de nombreux parallèles entre l’histoire de Moché et l’histoire de Yéchoua.

L’un des parallèles le plus convaincant se trouve peut-être dans leur récit de naissance.

Moché est né sous le décret de Pharaon : jeter les enfants mâles dans le Nil. 

Après la mort de Yossef, un nouveau roi s’élève en Mitsraïm (Egypte), opprime le peuple d’Israël,

pousse son délire  paranoïaque jusqu’à la promulgation d’un décret ordonnant de tuer tous les premiers nés mâles.

 

Exode 1 v 22 Pharaon donna l’ordre suivant à tout son peuple : « Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre. »

 

Rachi (Rabbi Chlomo Its’haki, 4800-4865 ; 1040-1105) nous précise certaines circonstances de l’édition de ce décret.

 

Rachi : A tout son peuple Son décret visait également son propre peuple (Sota 12a). Le jour de la naissance de Mochè, ses astrologues avaient annoncé : « Aujourd’hui est né leur sauveur, mais nous ne savons pas s’il est né chez les Egyptiens ou chez les Hébreux. Nous pouvons cependant prédire qu’il sera frappé par l’eau. » (Chemoth raba ; Sanhèdrin 101b).

 

Une histoire semblable se trouve dans le récit de Mathieu à propos de la naissance de Yéchoua. 

Avant la naissance de Yéchoua, les astrologues de l’Est virent son étoile dans le ciel et la suivirent jusqu’en Judée. 

Puis ils expliquèrent à Hérode que, selon leurs projections astrologiques, le Méle’ch HaMachia’h (Roi-Messie) d’Israël était déjà né. 

Hérode, comme Pharaon, était paranoïaque.

Il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem, et dans tout son territoire.

 

Les points communs entre les deux récits de naissance:

– Les astrologues annoncent la naissance des prophètes.

– Deux rois, craignant que leur trône soit menacé, décrètent la mort des enfants premiers nés. 

 

Les astrologues Orient lisent dans les étoiles que le rédempteur d’Israël est sur le point de naître. (Matthieu 2)

Et au sujet de Moché « Les astrologues disent à Pharaon : La mère du sauveur d’Israël est déjà enceinte de lui !' » (Chémot Rabbah 1:18) 

 

Le livre de  Matthieu établie une connexion entre la naissance de Yéchoua et la naissance de Moché.

La tradition des Maîtres relie directement l’Ultime Rédempteur d’Israël « Yéchoua » avec le Premier Rédempteur « Moché ».

 

Deux Goélim* (rédempteurs)

 

*Goélim est le pluriel de Goël (rédempteur)

 

Les points communs aux vies et aux ministères de Moché et de Yéchoua ne se limitent pas à leur récit de naissance.

 

Moché et Yéchoua naissent tous deux à une époque de servitude nationale.

Ils viennent sur terre après qu’Israël ait attendu pendant plusieurs générations la rédemption. 

Les deux rédempteurs sont destinés à briser l’esclavage d’Israël et à le conduire dans la terre promise. 

Tous deux accomplissent des signes et des prodiges sans précédent pour valider leur ministère.

Tous deux agissent dans le rôle de législateur et d’autorité singulière de la Torah. 

Tous deux remplissent le rôle d’intercesseur entre Hachem et la nation. 

Tous deux font le travail de réconciliation, renouvelant l’alliance d’Hachem avec Israël parce que l’alliance est compromise.

Moché et Yéchoua suivent le même protocole divin: ils sont annoncés, puis cachés, puis révélés à Israël. 

 

Le Midrash le déclare ainsi : « Le futur Rédempteur sera comme l’ancien Rédempteur. Tout comme l’ancien Rédempteur s’est révélé et plus tard leur a été caché, de même le futur Rédempteur leur sera révélé, puis leur sera caché. » (Ruth Rabbah 5:6)

 

Il existe d’autres parallèles entre le travail de Moché et le travail du Machia’h Yéchoua. 

Après avoir conduit le peuple à travers la rédemption à Péssa’h et lui avoir enseigné la Torah, Moché entreprend l’œuvre de construction d’un Tabernacle pour qu’ Hachem puisse résider parmi le peuple.

Il en est de même avec Yéchoua:

il accomplit notre rédemption à Pessa’h afin de nous construire un tabernacle (pas fait de main d’homme), un temple vivant, une demeure pour Hachem.

 

Deux Méchihim (Messies)

 

L’essence de la messianité se retrouvent dans Moché et Yéchoua.

Machia’h (Messie), signifie oint, c’est un titre, pas un nom. 

Le rituel d’onction se trouve dans la tradition d’Israël.

 

Elle se pratiquait sur des personnes appelées aux fonctions de Roi, de Cohen ou de Prophète.

On versait l’huile d’olive pure sur la tête de celui qui était oint.

On l’appelait alors un oint Machia’h (oint). 

Cette onction d’huile d’olive symbolisait la dotation spirituelle nécessaire pour remplir la fonction. 

 

Mais le Machia’h Ultime que la tradition attend doit être plus qu’un simple oint, il doit être l’Oint. 

 

Le Machia’h doit être l’individu singulier qui restaure ces trois fonctions dans Israël. 

Ainsi, le Machia’h doit être un Prophète, un Cohen et un Roi.

Moché a rempli ces trois fonctions. 

 

– Il était le Prophète par excellence, parlant au nom d’Hachem à toute la nation.

Aucun des prophètes du Tanach n’a atteint le niveau de prophétie directe de Moché. 

 

– Il était Cohen :

il a institué le Michkan (tabernacle) et la prêtrise selon l’ordre d’Aaron.

Rappelons que même après l’ordination d’Aaron et de ses fils,

Moché était le seul à avoir le droit d’entrer dans la présence d’Hachem (alors que le cohen ne peut rentrer qu’à Yom Kippour).

 

– Moché était roi sur Israël.

La littérature juive fait fréquemment référence à Moché en tant que roi d’Israël sur la base d’une lecture midrashique de Deutéronome 33: 5. 

Le Midrash déclare: Moché obtint la royauté comme il est écrit Et il était roi à Yéchouroun .Ainsi, Moché  remplit les trois fonctions du Messie : Prophète, Cohen et Roi.

Comme pour le Premier Rédempteur, il en va de même pour l’Ultime Rédempteur. 

 

Yéchoua est Prophète, Cohen et il deviendra Roi.

 – Pendant sa première venue et son ministère, Yéchoua est prophète. 

Un prophète est le porte-parole d’Hachem, et il a prononcé les paroles du Père. 

 

– Après sa résurrection, Yéchoua devient sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek. Il est donc Cohen.

Un Cohen est quelqu’un qui sert d’intermédiaire entre Hachem et l’homme. 

Après sa résurrection, Yéchoua monte devant Hachem pour intercéder pour ceux qui croient en lui. 

En tant que Souverain Sacrificateur devant Hachem, il est le seul chemin qui nous connecte véritablement à Hachem. 

 

– Quand il reviendra, il reviendra comme le roi sur Israël.

Roi des rois, Seigneur des seigneurs.

Un roi est responsable de l’application de la loi, et chef sur une nation. 

Appartenant à la lignée de David, Yéchoua régnera sur le monde en faisant respecter la Torah d’Hachem et en menant le monde dans la vraie paix. Yechoua est roi.

 

Seuls Moché et Yéchoua cumulent ces trois fonctions messianiques.

 

Deux prophètes

 

L’attribut le plus distinctif de Moché est sa révélation prophétique de haut niveau. 

Aucun autre prophète n’a atteint le niveau de prophétie dans lequel Moché a opéré. 

À ce sujet, Hachem lui-même a dit: 

 

Nombres 12 v 6-8 et il dit: « Ecoutez bien mes paroles. S’il n’était que votre prophète, moi, Hachem, je me manifesterais à lui par une vision, c’est en songe que je m’entretiendrais avec lui. 7 Mais non : Moché est mon serviteur ; de toute ma maison c’est le plus dévoué. 8 Je lui parle face à face, dans une claire apparition et sans énigmes; c’est l’image d’ Hachem même qu’il contemple. Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moché ? » 

 

Par cela, nous devons comprendre que Moché a entendu la voix d’Hachem directement et clairement, même peut être de manière audible. 

Moché n’a pas reçu de prophétie dans des oracles ou des visions. 

Il a simplement entendu la voix d’Hachem lui parler, et ce qu’il a entendu, il l’a transmis à Israël. 

 

Hachem a parlé à tous les autres prophètes avec des méthodes plus conventionnelles de révélation prophétique : rêves, visions, oracles et signes. 

De par sa nature même, la prophétie conventionnelle est obscure et sujette à ambiguïté. 

 

Moché est hors convention, différent de tous les autres prophètes.

Quand Hachem lui parle, c’est en direct, sans énigme ni mystère. 

En raison de ce niveau unique de révélation, lorsque Moché parle en tant que prophète, sa voix est l’équivalent de la voix d’Hachem.

 

Afin d’accomplir littéralement la prophétie de Deutéronome 18:15, le Messie doit atteindre un niveau de prophétie équivalent à celui de Moché. 

Le Machia’h doit avoir la plus haute connexion avec Hachem. 

Pas de vision, de rêve, d’énigme ou d’oracle. 

Lorsque le Machia’h parle en tant que prophète, il transmet directement les paroles d’Hachem.

 

En lisant les évangiles, nous constatons que c’est effectivement le cas de Yéchoua. 

Dans l’évangile de Jean, il dit : 

 

Jean 12 v 49-50 Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer.  50 Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites.

 

Yéchoua ne dit rien de lui-même, il dit exactement ce que le Père lui enseigne.

Le Père lui commande ce qu’il doit dire et comment le dire. 

Il est véritablement un prophète comme Moché.

Leur mort.

 

Leur point commun le plus entonnant, c’est leur mort.

La rédemption d’Israël n’a pu être achevée qu’après la mort de Moché. 

Le plus grand prophète de tous les temps, le seul homme à s’être tenu en présence d’Hachem de son vivant,

à avoir porté sa gloire sur son visage, à avoir établi la connexion entre Hachem et un peuple,

à s’être entretenu avec Hachem panim el panim (face à face), à avoir eu un libre accès au Saint des Saints, Moché, devait mourir ! 

Ce n’est qu’après la mort de Moïse que Yéhochoua (Josué) a pu conduire Israël dans le pays. 

 

Le Midrash détecte intuitivement une relation de cause à effet entre la mort de Moché et la rédemption d’Israël. 

Dans le Midrash, lorsque Moché supplie d’entrer dans le pays avec Israël, Hachem lui répond :

 

Midrash Tanchouma « Je ne peux pas t’écouter, car j’ai prêté deux serments : soit tu meurs ici dans le désert, soit je détruis la Congrégation d’Israël ».

Hachem lui demande de continuer à vivre aux dépens de l’anéantissement du peuple hébreu.

Moché répond: « Que mille Moché périssent plutôt qu’un enfant d’Israël. »

 

Une tradition raconte que le soleil s’est obscurci à midi (la sixième heure) le jour de la mort de Moché. 

Un autre nous dit que son heure de mort était au moment de Min’ha, c’est-à-dire le sacrifice du soir, exactement pendant la 9ème heure.

Comme pour le premier Rédempteur, il en va de même pour l’Ultime Rédempteur. 

 

Sachant que le Machia’h est construit sur le modèle établi par Moché, la tradition parle de deux Méchi’him:

Machia’h ben Yossef (le Messie souffrant qui meurt dans le processus de rachat d’Israël, c’est la première venu de Yéchoua)

et le Machia’h ben David (le messie glorieux qui doit régner sur la nation d’Israël, c’est la deuxième venue de Yéchoua en tant que Mélè’ch HaMachia’h – Roi Messie).

 

La rédemption d’Israël n’a pu commencer qu’après la mort de Yéchoua, le seul engendré du Père.

Cet homme Yéchoua devait mourir !  

Ce n’est que par sa mort que nous pouvons entrer dans une connexion plus excellente avec Hachem.

 

Yéchoua répond-il aux critères ? 

Est-il un prophète comme Moché ? 

Il l’est, et bien plus encore : il a été trouvé digne d’un plus grand honneur que Moché. 

 

Hébreux 3 v 3 Car il a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieure à celle de Moché que celui qui a construit une maison a plus d’honneur que la maison même.

 

 

Kol touv.