Paracha Balak

Et si D.ieu dit « Non »

La paracha de cette semaine porte le nom d’un racha ( méchant) Balak. 

Balak est un roi Moabite qui voulait vaincre Israël. 

Avant de lancer une campagne militaire, il a demandé l’aide d’un devin  nommé Bilam.

 

Nombres 22 v 4-6 Et Moab dit aux anciens de Madian: « Bientôt cette multitude aura fourragé tous nos alentours, comme le bœuf fourrage l’herbe des champs! » Or, Balak, fils de Cippor, régnait sur Moab, à cette époque. 5 Il envoya des messagers à Bilam, fils de Beor, à Pethor qui est sur le fleuve, dans le pays de ses concitoyens, pour le mander, en ces termes: « Un peuple est sorti d’Egypte; déjà il couvre la face du pays, et il est campé vis-à-vis de moi. 6 Viens donc, je te prie, et maudis-moi ce peuple, car il est plus puissant que moi: peut-être parviendrai-je à le vaincre et le repousserai-je du pays. Car, je le sais, celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit. »

 

D.ieu envoie une réponse à Balak :

 

Nombres 22  v 12-14 D.ieu dit à Bilam: « Tu n’iras point avec eux. Tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni! » 13 Bilam, s’étant levé le matin, dit aux officiers de Balak: « Retournez dans votre pays; car l’Éternel n’a pas voulu me permettre de partir avec vous. » 14 Les princes de Moab se retirèrent, revinrent auprès de Balak et lui dirent: « Bilam a refusé de nous accompagner. »

 

Avez-vous déjà demandé à Hachem une chose que vous pensiez légitime et méritée, en étant dans votre bon droit de l’obtenir, et obtenu une réponse négative ?

 

Dans notre jeunesse, lorsque nous demandions à nos parents une chose (sortie, jouet, etc….) que l’on pensait mériter,

nous prenions leurs réponses négatives pour de l’incompréhension .

On argumentait en pensant qu’ils n’auraient certainement pas pu dire « Non ».

 

A quoi ressemblerait notre mariage si tout ce que nous aurions à faire était de dire à notre conjoint  « Non » puis qu’il écoute et obéisse.

Aucune question posée. Il suffirait de le dire une fois! 

Le fait est que, sans contradiction, on aurait plus à perdre qu’à gagner.

 

Il y a un passage dans 2 Samuel où David demande à Hachem s’il doit ou non affronter l’armée philistine.

 

2 Samuel 5 v 19 Alors David consulta le Seigneur en disant: « Dois-je monter vers les Philistins? Les livreras-tu en ma main? » Le Seigneur répondit à David: « Monte! Oui, je livrerai les Philistins en ta main. » 

 

Les Philistins étaient les descendants d’un groupe très féroce de personnes originaires d’îles de la mer Égée entre la Grèce et la Turquie. 

Ils étaient appelés les gens de la mer ou les Phéniciens. 

Pendant plusieurs siècles, ces gens avaient attaqué des empires côtiers et les avaient détruits. Yéhochoua ( Josué) dut les affronter lors de la conquête de Canaan.

 

David était vraiment un homme de D.ieu et dans ses batailles Hachem était toujours avec lui,

mais il reconnaissait toujours le fait qu’il devait humblement et sincèrement consulter Hachem au sujet de chaque nouvelle bataille. 

Dans cette bataille, David était pleinement conscient que c’était pour lui une question de vie ou de mort,

parce que les Philistins attaqueraient quelle que soit la réponse d’Hachem. 

David savait que le pouvoir de gagner ou de perdre était entre les mains d’Hachem.

 

Si Hachem avait répondu à David « non » à un moment comme celui-ci, David aurait certainement et immédiatement été tué ou fait prisonnier. 

Pourtant, David faisait toujours entièrement et sincèrement confiance à Hachem pour faire ce qui était juste, que sa réponse soit « oui » ou « non ».

 

Si nous étions dans une situation similaire à celle de David quand sa vie dépendait de la réponse d’Hachem, notre confiance et notre foi seraient-elles altérées, irions-nous consulter le Saint-Béni-soit-Il et Lui aurions-nous obéis avec une entière émouna? 

 

Dans ce passage, David nous enseigne que nous pouvons aller consulter Hachem avec une grande assurance et une parfaite  confiance, car Il peut tout faire.

Mais nous devons aussi toujours nous soucier de rester humbles lorsque nous parlons à Hachem, car Il n’est pas seulement notre papa, Il est aussi et surtout le Créateur du ciel et de la terre et il n’y rien d’autre que Lui.

Ce n’est pas parce qu’Hachem est le Père et qu’Il peut tout faire qu’Il va dire « oui » à chacune de nos demandes.

Il gère le monde et il ne fait pas de favoritisme.

 

Dans notre passage d’aujourd’hui, nous voyons Balak, un roi puissant, demander à D.ieu par l’intermédiaire d’un homme nommé Bilam de lui accorder une requête. 

Je suis sûr que lorsque Balak a réfléchi, il n’a rien vu de mal dans son approche de la situation.

Le roi fut probablement très surpris d’apprendre que son offre avait été refusée. 

Bilam était un devin qui louait ses services. 

Pour le roi Balak, la demande des services divinatoires de Bilam était justifiée et il pensait que la réponse serait obligatoirement positive.

Sa démarche était à ses yeux totalement justifiée. 

 

Quand D.ieu a dit « non » à Balak,celui-ci a dû penser que D.ieu n’avait sûrement pas compris la question.

Il a pu aussi se demander si le puissant Bilan avait réellement posé la question à D.ieu… 

Alors il fait ce que tout homme égocentrique fait, avec du pouvoir et de l’autorité, quand il n’obtient pas ce qu’il veut: il demande à nouveau!

Cette fois, il utilise plus de poids que la fois précédente, pour s’assurer que D.ieu comprenne parfaitement qui il est.

 

Nombres 22 v 15-17 Balak revint à la charge, en envoyant des princes plus nombreux et plus considérés que ceux-là. 16 Arrivés chez Bilam, ils lui dirent: « Ainsi parle Balak, fils de Cippor: Ne te défends pas, de grâce, de venir auprès de moi ».

 

Un point intéressant que nous devrions remarquer dans ce passage est que le roi cherche Bilam et non l’inverse.

C’est un peu comme si le président cherchait l’avis et les conseils du rabbin Yitzhak Yosef.

 

Bien que cela puisse être une sage décision de la part du président, cela est hautement improbable. 

Si un jour cela était, ça  provoquerait sûrement une rébellion immédiate de la part du peuple « éclairé et et bien intentionné » . 

Les médias grand public se déchaîneraient si notre président actuel faisait mine de chercher une direction divine.

 

Hachem nous place dans des positions qui semblent si insignifiantes que  je voudrais en profiter pour vous dire ceci:

soyez toujours prêt parce que vous ne savez jamais quand, où, pourquoi, pour qui  et comment Hachem peut avoir besoin de vous.

Ce qui peut vous sembler une position petite et insignifiante peut être juste la position dans laquelle Hachem a besoin de vous pour faire valoir un point, alors accrochez-vous à Lui car Il a besoin de vous.

 

Tout comme il fallait s’y attendre, Bilam a de nouveau répondu par une réponse directe de D.ieu.

Cette fois, il parle dans une langue qu’il est sûr que le roi comprendrait.

 

Nombres 22 v 18 Balaam répondit en ces termes aux serviteurs de Balak: « Quand Balak me donnerait de l’argent et de l’or plein son palais, je ne pourrais contrevenir à l’ordre de l’Éternel mon Dieu, en aucune façon.

 

D.ieu ne disait pas seulement « Non » au roi, mais il le disait aussi à Bilam.

Même avec tout l’argent et l’or que le roi offrirait éventuellement, la réponse d’Hachem serait un « non » sans équivoque.

 

A notre époque, certains demandent quelque chose aux dirigeants de la synagogue en présentant un bon masser (Dîme).

Il espèrent en retour que ce bon masser leur permettra d’obtenir une réponse positive de D.ieu, par l’intermédiaire des dirigeants.

Le dirigeant est là pour nous connecter à Hachem, sans tenir compte de nos désirs mais en tenant compte de la volonté de D.ieu,

sans compromis.

On ne peut pas monnayer la volonté du Trés-Haut.

 

Hachem peut non seulement refuser à la personne sa demande, mais Il peut faire passer le responsable par une épreuve pour voir si celui-ci s’écarte de la Torah pour une rémunération matérielle (ou autre) de la part de quelqu’un d’autre qu’ Hachem.

 

Je suis sûr que beaucoup ne sont pas d’accord avec moi et croient qu’il est acceptable de recevoir n’importe quelle offrande et de prier Hachem pour qu’il accorde toute demande que nous demandons, mais regardons ce que Satan a essayé d’offrir à Yechoua immédiatement après son jeûne…

 

Matthieu 4 v 8-11 Le Satan le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, 9 et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores. 10 Yéchoua lui dit: Retire-toi, Satan ! Car il est écrit: Tu adoreras Hachem, ton D.ieu, et tu le serviras lui seul. 11 Alors le Satan le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Yéchoua, et le servaient.

 

Le Satan a proposé son offrande préférée: le monde. 

Il a offert à Yéchoua ce pourquoi il était venu, c’est à dire le monde en héritage,

non selon la volonté d’Hachem mais selon le don de l’adversité,

avec des cadeaux qui corrompent la Torah et sa vérité.

 

Je voudrais prendre un moment et partager un poème de Claudia Minden Weisz (auteur USA)

 

J’ai demandé à Hachem de m’enlever ma fierté. Et Hachem m’a dit « Non ».
Il a dit que ce n’était pas à Lui d’enlever, mais à moi d’abandonner.

J’ai demandé à Hachem de m’accorder la patience. Et Hachem a dit « Non ».
Il a dit que la patience est un sous-produit des tribulations. Ce n’est pas acquis, c’est mérité.

J’ai demandé à Hachem de me donner le bonheur. Et Hachem a dit « Non ».
Il a dit qu’il me donne des bénédictions, le bonheur dépend de moi.

J’ai demandé à Hachem de m’épargner la douleur. Et Dieu a dit « Non ».
Il a dit que la souffrance m’éloigne des soucis du monde et me rapproche de lui.

J’ai demandé à Hachem de faire grandir mon esprit. Et Dieu a dit « Non ».
Il a dit que je devais grandir par moi-même. Mais Il m’émondera pour me faire fructifier.

J’ai demandé toutes les choses pour que je puisse profiter de la vie. Et Hachem a dit « Non ».
Il a dit qu’il me donnerait la vie, afin que je grandisse par moi-même.

Je demande à Hachem de m’aider à aimer les autres autant qu’Il m’aime.
Et Hachem a dit « Ah, enfin vous avez l’idée! »

 

Servant un D.ieu si puissant et si merveilleux, nous sommes enclins à penser que chacune de nos demandes devrait être exaucée. 

Cependant, je suis ici pour vous dire qu’il est possible qu’ Hachem puisse dire « non ». 

 

Comme beaucoup d’entre vous l’ont compris, je ne prêche pas un évangile de prospérité. 

Nous n’avons pas de doctrine McDonalds, « vous méritez une pause aujourd’hui, ou venez comme vous êtes  ». 

 

Nous devons garder en tête qu’ Hachem agira toujours pour notre intérêt et qu’il ne perdra jamais, ni n’échouera.

Ce n’est pas parce qu’il a dit « non » que nous sommes hors de Sa volonté. 

Il aura quelque chose de mieux pour nous si nous avons juste de la patience et que nous l’écoutons.

 

Kol tuov