Paracha Nasso

 

 

La portion de cette semaine commence par le relevé des fils de Gerchon. 

Ce décompte va servir à fixer le nombre de personnes qui transporteront une partie du Michkan, les tapis, ses couvertures, les toiles, les rideaux, les cordages, etc…

 

Nous nous apercevons, comme d’habitude, que tout ce que Hachem ordonne est très précis.

Israël était appelé à fonctionner comme un seul homme, mais chacun avait un rôle à jouer, individuellement et comunautairement en tant que différentes tribus également.

 

Puis Hachem communique à Moché la loi de la « Sotah », la femme soupçonnée d’infidélité par son mari, ainsi que la loi concernant le Nazir qui s’interdit le vin, laisse croître ses cheveux et ne doit pas se rendre impur par le contact d’un cadavre.

Puis vient au milieu de notre paracha la Bénédiction d’Aaron. 

 

La centralité de cette mitsva (commandement) vient nous donner une leçon sur la façon dont nous devons fonctionner et vivre.

La Mitsva, Birkat Cohanim, ברכת כהנים, la bénédiction des prêtres se situe au cœur d’une communauté saine et fonctionnelle.

Avant que le prêtre ne puisse réciter la bénédiction elle-même, il y avait, comme cela est écrit pour nous dans le Talmud (Sotah 39a), la bénédiction habituelle :

 

« Tu es béni, ô Hachem notre D.ieu, Roi de l’Univers qui nous a commandé avec la sainteté d’Aaron et nous a ordonné de bénir ton peuple Israël DANS L’AMOUR.

 

Bien que cela ne soit pas consigné dans la Torah écrite dans ce contexte, il est clair que l’ajout de l’amour était considéré comme essentiel pour que cette bénédiction soit efficace. 

Les Cohanim devaient vraiment considérer les croyant qu’ils bénissaient ; 

ils devaient prendre leur vocation au sérieux, s’ils devaient être le véhicule de cette bénédiction, ce qui signifiait qu’ils devaient aussi aimer Israël.

La relation devait fonctionner dans les deux sens : les croyant devaient aimer à la fois Hachem et le dirigeant transmettant la bénédiction. 

 

L’amour se révèle être la base fondamentale sur laquelle une communauté fonctionne et ne peut fonctionner que si la bénédiction est efficace, donc remplie d’Amour. 

La bénédiction d’Hachem est toujours là, mais doit être atteinte en invoquant Son nom avec amour et en le recevant avec amour. 

Le Responsable doit être le canal de l’amour par lequel coule la bénédiction.

 

Nombres 6 v 27 : « Ils imposeront ainsi mon nom sur les enfants d’Israël, et moi je les bénirai. ». » 

 

Nous appartenons à Hachem sur le plan individuel et collectif et sa volonté est que Son nom soit écrit sur nous en tant que propriétaire. 

Hachem ne nous bénit pas simplement avec désinvolture. 

Aucune autre nation au monde n’a d’alliance avec le Seigneur, juste Israël. 

Nous pouvons nous attendre à des bénédictions, mais cela repose sur notre obéissance et notre relation vivante d’amour entre nous et lui, et aussi entre nous et ses serviteurs, ce qui doit être réciproque.

 

Birkat Cohanim, ברכת כהנים :

 

Nombres 6 v 24-26  Que Hachem te bénisse et te protège! 25 Que Hachem fasse rayonner sa face sur toi et te soit bienveillant! 26 Que Hachem dirige son regard vers toi et t‘accorde la paix! » 

 

Il est intéressant de noter que le pronom singulier est utilisé tout au long de cette bénédiction, ce qui semblerait saper l’accent mis sur la communauté. 

Mais ce n’est pas une erreur. 

Toute communauté est composée d’individus qui forment ensemble « l’ensemble de la nation ou de la communauté ». 

La bénédiction est individuelle mais n’est reçue qu’en tant que partie du groupe. 

Si les individus ne sont pas bénis, l’unité de la nation, de la communauté et de l’ensemble en souffre également.

 

Hachem nous a formés pour être une communauté créée et construite dans le désert, conçue pour durer. 

Il connaît chacun de nous par son nom et répartit les tâches à accomplir dans la communauté qu’il construit, bénissant en conséquence. 

Si le Michkan renfermait la présence de D.ieu, alors la communauté est aussi la demeure de D.ieu. 

Si chaque personne accomplissait le travail qui lui est assigné, restant dans sa bénédiction d’amour, alors Hachem continuerait de tabernacler dans le peuple.

 

La communauté n’a pas de sens si Hachem n’est pas au centre de celle-ci. 

La synagogue est la communauté d’Hachem et nous sommes devenus son peuple. 

En fonctionnant dans l’ordre établi, nous construisons une place pour qu’Il habite au milieu de nous et soit notre centre d’intérêt. 

L’indépendance n’est pas un trait de caractère pieux ; ce qu’il désire de nous, c’est l’interdépendance, la capacité de créer  une communauté unifiée qui fonctionne comme un seul homme.

 

1 Pierre 2 v 9-12 Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, 10 vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde. 11 Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme. 12 Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes oeuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera.

 

Si Hachem est au cœur de notre communauté et que nous démontrons cette unité, quel sera l’impact d’un tel style de vie ? Ceux des nations verront notre amour et notre foi, nos bonnes œuvres, les Mitsvot ; 

en effet 1 Pierre 2 v 12 parle des païens, les nations qui nous entourent, glorifiant Hachem à cause de notre conduite.

 

Chaque partie de la bénédiction décrit comment la communauté doit fonctionner. Il commence par « que Hachem te bénisse » et se termine par « t’accorde la paix ». 

L’objectif de cette bénédiction est que nous ayons la paix.

Pas le type de paix « absence de guerre », mais le vrai chalom : intégrité, complétude, une profonde satisfaction spirituelle basée sur notre relation avec Lui.

 

Avez-vous cette paix ? Nous, les croyants, sommes censés faire l’expérience de l’amour d’Hachem ; c’est sa bénédiction pour nous. 

La communauté de D.ieu est Son peuple spécial, un D.ieu, un peuple. 

Être béni, c’est montrer que vous faites partie de ce peuple. 

Mais nous devons toujours veiller à ce que la communauté fonctionne selon ses voies et ses règles, sa Torah ; 

faire autre chose, c’est risquer la désintégration et la dissolution. 

Bâtissons ensemble un lieu, une communauté où il est adoré et mis au centre de tout ce que nous faisons et sommes. Aimons-Le et recevons Son amour et fonctionnons ainsi comme la véritable communauté et nation d’Israël.

 

 

PS : il nous reste à définir l’Amour.

 

Kol touv.